AUDREY DELATER

Diététicienne du sport &
Fondatrice de l’organisme de formation PerfoDiet

Prise de masse musculaire et rôle des hormones

par | 27/07/2022

 

   Mieux comprendre le développement de la masse musculaire et l’importance de maintenir l’équilibre de certaines hormones

 

Par définition, l’hypertrophie musculaire est l’augmentation de la taille des muscles.
C’est l’un des objectifs principaux lorsque l’on pratique la musculation.
Avant toute chose, il est important de bien faire la distinction entre ce que l’on nomme « l’hypertrophie myofibrillaire » et « l’hypertrophie sarcoplasmique ». Explications.

La première consiste à un gain de masse musculaire. « C’est la viande ».
On ne le répète jamais assez, mais l’augmentation de la masse musculaire est consécutive à des microlésions répétées des fibres musculaires. Dans le jargon habituel et pour simplifier, lorsque vous vous entraînez, vous détruisez vos muscles. C’est durant votre phase de repos (si elle existe) que votre corps reconstruira de nouvelles fibres musculaires, en plus grand nombre et plus volumineuses pour anticiper la prochaine séance « destructrice ».
D’où l’importance de manger suffisamment des protéines de qualité pour nourrir correctement ses muscles en acides aminés afin d’optimiser la resynthétise des nouvelles fibres musculaires.

L’hypertrophie sarcoplasmique, quant à elle, correspond à une augmentation du volume musculaire par phénomène naturel de rétention d’eau, elle-même causée par l’augmentation des réserves de glycogène musculaire entretenues par l’alimentation et plus particulièrement les glucides.
D’où l’importance de ne pas occulter les glucides dans un programme alimentaire de prise de masse musculaire.
Au travers de cet article, je vais vous citer les hormones qu’il va falloir entretenir lorsque l’on recherche l’hypertrophie musculaire.
C’est par UNE NUTRITION ADAPTÉE + UN ENTRAINEMENT ADAPTÉ + UN REPOS SUFFISANT que celles-ci joueront pleinement leur rôle dans l’anabolisme musculaire, tant recherché.

 

La GH (Growth Hormon) ou Hormone de croissance (somatotropine)

 

  • Hormone peptidique sécrétée dans notre cerveau au niveau de l’hypophyse.
  • Hormone dite « de jouvence » ou « régénérante » diminuant avec l’âge à partir de 20 ans.
  • Action sur l’anabolisme protéique (ex : croissance musculaire, synthèse du tissu osseux) favorisant un bilan azoté positif en améliorant le passage des acides aminés dans les cellules (cellules musculaires, cellules osseuses…).
  • Action sur la lipolyse (ex : mobilisation des réserves de graisses). Elle contribue à maintenir un pourcentage de masse grasse normale dans des conditions d’hygiène de vie saine.
  • Hormone hyperglycémiante. C’est-à-dire qu’en cas d’hypoglycémie, elle sera sécrétée.
  • Hormone stimulant l’hormone l’IGF-1.
  • Hormone dépendante des apports alimentaires en Vitamine B6, arginine, lysine, ornithine et glutamine.
    Elle est dépendante de l’hormone ghréline qui est l’hormone de la faim. Lorsque cette dernière augmente, la GH est sécrétée. Ainsi, prendre un dîner suffisamment tôt vers 19H00 (mais pas trop tôt non plus, car l’effet serait inversé avec production d’adrénaline et impossibilité de s’endormir), équilibré en macronutriments et digeste, facilitera sa sécrétion.
  • Hormone dépendante aussi de la mélatonine (hormone du sommeil). Lorsque la mélatonine augmente en fin de soirée, la GH peut être sécrétée ensuite.
  • Hormone sécrétée lors d’une activité physique intense, lors d’un stress, lors d’un grand froid (cryothérapie).

 

La testostérone

 

  • Hormone stéroïdienne appartenant à la famille des androgènes, sécrétée en grande majorité par les testicules et en moindre quantité par les glandes surrénales.
  • Hormone dérivée du cholestérol. Ainsi, il paraît évident de ne pas supprimer les jaunes d’œufs de son alimentation lorsque l’on pratique la musculation ou lorsque l’on souhaite entretenir un bon équilibre hormonal.
  • Hormone favorisant l’anabolisme protéique et ainsi la croissance musculaire.
  • Hormone favorisant le catabolisme lipidique et ainsi favoriser, tout comme la GH, la mobilisation des graisses.
  • Hormone de la « libido ».
    Pic de sécrétion le matin tôt d’où l’importance d’éviter les entraînements de sport trop intenses le matin (ex : HIIT) qui auront pour effet de faire sécréter le cortisol, inhibiteur de cette hormone. Aussi, il sera déconseillé de supprimer les glucides le matin pour maintenir « éveillée » la testostérone.
    Déclin à partir de 30 ans (1 à 3%/an après 35 ans)
  • Action synergique avec la GH et l’IGF-1.
    Sa sécrétion est inhibée s’il y a insuffisance de repos, de sommeil, en cas de stress (le trop de cortisol diminuerait sa production), lors d’entraînements d’endurance de longue durée (les endorphines produites, inhibent la sécrétion de testostérone), lors d’un déficit calorique trop important, lors d’une alimentation insuffisante en glucides et en lipides. Sa sécrétion est stimulée au cours d’un entraînement de musculation
  • Hormone dépendante de nos apports alimentaires en cholestérol, vitamine D3, Oméga 3, protéines animales, zinc, sélénium et glycine.

 

L’IGF-1 (Insulin-Like Growth Factor-1 ou Facteur de croissance 1)

 

  • Hormone peptidique sécrétée par le foie et ressemblant à l’insuline
  • Hormone stimulée par la GH.
  • Hormone favorisant l’anabolisme protéique et donc le développement de la masse musculaire.
  • Hormone qui en excès, pourrait favoriser le développement de certains cancers et accélérer le vieillissement. D’où les nombreuses théories incriminant les produits laitiers responsables de certains cancers dits « hormonaux dépendants » (cancer de la prostate, des testicules, cancer du sein…) car les laitages au lait de vache entier sont une source d’IGF-1.

 

L’insuline

 

  • Hormone protéique sécrétée par le pancréas.
  • Hormone antagoniste au glucagon, au cortisol et à l’adrénaline. Ainsi, pour synthétiser, il s’agit d’une hormone importante à considérer lorsque l’on recherche à accroitre sa masse musculaire. De par son effet anabolisant, le sportif a donc tout intérêt à éviter la suppression drastique des glucides de son alimentation (fruits, céréales, légumineuses, sucre…) et éviter toute source de stress (paradoxalement, une sèche est une source de stress physiologique).
  • Hormone présentant un cycle cicardien : premier pic vers 9H00 du matin.
    Pic le plus haut se situant aux alentours de 14H00. Entre 16H00 et 18H00 et entre 20H00 et 21H00 les pics sont plus petits, voire inexistants. On comprend ainsi l’intérêt de choisir des glucides à Index Glycémique faible le soir.
  • Hormone favorisant la lipogenèse (stockage de graisse). Après un repas
    contenant trop de glucides, l’insuline est stimulée. Plus un repas contient de glucides et plus l’insuline est stimulée. En cas d’abondance alimentaire, l’insuline devient notre ennemie et stimule la conversion du glucose en triglycérides. Ces derniers seront ensuite stockés dans le tissu adipeux.
  • Hormone hypoglycémiante c’est-à-dire qu’elle est secrétée lorsque la glycémie (taux de glucose dans le sang) est trop haute. Le but étant de revenir à des valeurs normales (principes de l’homéostasie)
  • Hormone « anabolisante », favorisant l’assimilation des acides aminés, du glucose et des acides gras dans les cellules musculaires, dans les cellules du foie et dans les cellules adipeuses. C’est l’amie du sportif de force.
    Sécrétée lors de l’ingestion de glucides mais aussi de certaines protéines
    (protéines lactées).
  • Augmentation progressive de la sensibilité à l’insuline dès l’arrêt d’un
    entraînement sportif (fenêtre métabolique), pour atteindre un pic 45 minutes après.

 

Pour conclure, vous l’avez compris, l’équilibre hormonal est un critère très
important à considérer dans une recherche de croissance musculaire.
Une nutrition spécifique à la pratique n’est pas suffisante en soi si l’on ne
considère pas d’autres paramètres tels que le repos mental, la façon de
s’entraîner et le sommeil.

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